The Beautiful Game
(A noter que nous avons eu accès à la version PDF destinée à l’imprimeur, c’est-à-dire avec les lignes de coupe apparente. La lecture sur liseuse s’en est parfois retrouvée difficile.) Après ...
(A noter que nous avons eu accès à la version PDF destinée à l’imprimeur, c’est-à-dire avec les lignes de coupe apparente. La lecture sur liseuse s’en est parfois retrouvée difficile.)
Après quatre livres publiés chez Hugo éditions, Romain Molina revient chez un nouvel éditeur, Exuvie, avec un sujet qui lui tient à cœur depuis de nombreuses années. Dans The Beautiful Game, le journaliste indépendant fait ce qu’il aime le plus : raconter des histoires.
Pakistan, Inde, Vietnam, Guatemala, Cuba… Ce n’est pas un Atlas, mais bien un livre de foot. L’auteur décide de nous faire voyager au cœur des pays les plus mal classés au classement FIFA. De fait, ces pays sont souvent l’objet de conflits sur le plan géopolitique, ce qui les empêches de développer sereinement leurs infrastructures. Alors, les joueurs et entraîneurs interrogés évoquent leurs aventures, qui les entrainent dans des hôtels miteux, sur de vieux bateaux sur des mers agitées, à des postes-frontière militarisés…
Les interviews s’enchainent, les portraits également. On découvre l’histoire de ces joueurs ayant grandit en France et jouant en 7e division qui se retrouvent titulaires en équipe nationale du Cambodge ; de cet afghan, joueur amateur en 5e division anglaise, qui doit faire son passeport en urgence la veille d’une rencontre internationale ; de ces joueurs cubains qui ne peuvent pas jouer à l’étranger sans l’accord de leur fédération, sous peine de ne plus jouer pour leur pays.
20 chapitres. Tout autant d’histoire, loin du football que l’on cotoit chaque jour, qui font vraiment l’essence de ce Beautiful Game.
Avis de la rédaction
Je vais de suite parler des points négatifs, parce qu’il y en a. Sur la forme du livre, les lignes sont extrêmement serrées, ce qui rend parfois la lecture difficile. Ce n’est pas un défaut insurmontable, loin de là, et qui pourrait être corrigé. Sur le fond, le principal manque est l’absence d’annexes. Une bibliographie n’aurait vraiment pas été de trop pour que les lecteurs puissent aller plus loin dans la connaissance de certains sujets.
Mais qu’en est-il du contenu en lui-même ? L’auteur a réellement progressé dans son écriture depuis deux livres. Plus fluide, plus stylisée, plus complexe, celle-ci est agréable, et permet de compenser les horreurs parfois évoquées dans les histoires. Rien de crue, rassurons ici certaines personnes qui pourraient être choquées, mais on a toujours un pincement au cœur quand (des passionnés se font totalement avoir par des connards de dirigeants qui veulent du fric ou le pouvoir). Les liens entre chaque chapitre sont quelque peu factices, l’auteur recommençant son chapitre avec le joueur qui avait clos le chapitre précédent pour embrayer un paragraphe plus loin sur son nouveau protagoniste. Un choix qui n’est pas tout à fait clair, comme si l’auteur n’avait pas écrit tout ce qu’il avait à dire et s’en rendait compte en cours de route.
Les histoires sont parfois tristes, mais jamais pathétiques. Toutes les personnes interrogées semblent avoir foi en leur avenir, celui de leur équipe, mais aussi de leur pays. Tous n’ont qu’une seule envie : jouer pour leur pays.
Bonjour,
Tout a fait d’accord avec votre critique sauf sur un point : les lignes un peu trop serrées. Peut-être que ce problème est lié à la version PDF mais ayant acheter le livre « physique », je n’ai pas connu ce problème. De plus, les chapitres sont parsemés d’images qui égayent la lecture. Ensuite, il est vrai que la transition entre les chapitres, qui a pour but de les lier les uns aux autres, est un peu artificiel et tiré par les cheveux. Apparement, Romain Molina aurait l’intention de faire une suite à ce livre. Cette impression d’inachevé à la fin des chapitres pourrait s’expliquer par le fait que l’auteur souhaite peut-être en parler davantage dans son prochain ouvrage. A voir. En tout cas, un superbe ouvrage qui nous ouvre les yeux sur certaines dérives du Beautiful game dans des pays et régions très peu documentées.