Critique

Tom est un piètre joueur de football américain. Il joue pour accomplir, par procuration, les rêves de son père. Mais Tom n’a pas le choix : trop mauvais pour intégrer l’équipe, il doit mettre un terme à ces rêves. Encouragé par sa soeur, il s’accorde une petite partie de football de rue. Et, à la suite d’une reprise de volée parfaite qui va faire le tour des réseaux, Tom est repér.

Il devient rapidement un phénomène, le « Mbappé américain ». Mais Tom va également susciter les jalousies et les intérêts de nombreuses personnes. Et il y a de l’argent en jeu, avec la Coupe du monde de football 2026 en ligne de mire.

Nous suivons alors les différents protagonistes, chacun ayant des intérêts différents. Du patron de la NFL qui veut conserver sa domination économique sur le sport continental au premier entraîneur de Tom, devenu au fil du récit son guide et père d’adoption, on trouve énormément d’enjeux. Si vous appréciez les coulisses et les manipulations politiques, ce livre en est truffé. Il s’inspire d’ailleurs de ce qu’il a vu ou entendu dans les coulisses.

Avis de la rédaction

La lecture fut rapide, on a envie de tourner les pages pour connaître la suite. Néanmoins, j’ai eu la sensation de lire une histoire déjà lu des centaines de fois. Je n’ai jamais été surpris par la tournure des événements. Si ce n’est pas toujours une remarque négative, je trouve que ça l’est ici. On retrouve tous les clichés habituels des personnages d’ouvrages : le jeune sportif inconscient et innocent qui a perdu l’un de ses deux parents (ici, sa mère), la jeune demoiselle plutôt mignonne et douée dans tout ce qu’elle entreprend, le père avec un énorme défaut (ici, c’est même deux : l’alcoolisme et le refus de voir son fils jouer au football) …

Vous l’aurez compris, nous avons ici des archétypes. Une fois ceux-ci plantés, l’auteur ne dévie pas d’un pouce. Et c’est là que le premier défaut apparaît. Il n’y a aucune nuance !

Je pense que CJP a voulu trop en mettre dans ce roman. Il y a beaucoup d’idées qui auraient mérité d’être développées. Il y a de bonnes intentions, mais celles-ci restent cantonnés à l’état embryonnaire. Je prends un exemple, qui divulgâches très légèrement le roman. Il est fait état de la démence des joueurs de football (démence liée aux coups de tête). C’est un sujet d’actualité, plutôt brûlant et à prendre au sérieux. L’auteur évoque une évolution des règles mise en place : l’arrêt du jeu de tête. L’idée est excellente et aurait, selon moi, mérité d’être creusée : quelle évolution sur le jeu ? Comment les équipes et les joueurs vont-ils s’adapter ? C’est une idée qui intervient tard dans le roman et qui aurait vraiment pu amener un petit truc en plus. Celle-ci est excellente, mais on a l’impression que l’auteur ne savait pas quoi en faire.

Vous l’aurez compris : je pense qu’il y a un peu trop de choses dans ce livre. On passe un bon moment, mais je ne pense pas que ce roman marquera le lecteur.