Carton jaune
CRITIQUE Nick Hornby est un supporter de l’équipe d’Arsenal. Depuis de nombreuses années, il va à Highbury pour regarder son équipe jouer. Il est fan de cette équipe et, comme tout ...
CRITIQUE
Nick Hornby est un supporter de l’équipe d’Arsenal. Depuis de nombreuses années, il va à Highbury pour regarder son équipe jouer. Il est fan de cette équipe et, comme tout fan, il a un comportement irrationnel. Son véritable amour, c’est son club. Et tant pis si cela doit lui couter des amitiés, des romances ou s’il doit rater de grands évènements : Arsenal passe avant toute chose. Son rythme est basé sur celui de son club.
Il connait tout : les buteurs, les minutes, les transferts, les joies, les peines. Impossible pour lui de ne pas oublier : c’est normal, il est fan. Comme tout fan, il ne comprend pas quand des supporters de son club ne connaissent pas aussi bien l’histoire d’Arsenal que lui. Après tout, les autres aussi sont fan, non ?
Alors, comme une thérapie, il écrit. Il cherche dans son histoire des éléments qui pourrait l’aider à comprendre ce qu’il est vraiment et pourquoi il est comme ça. Il tente d’expliquer au monde pourquoi il aime son club.
Chapitres
- 1968-1975
- 1976-1986
- 1986-1992
Avis de la rédaction
Qui n’a jamais posé cette question : pourquoi aimes-tu ce club, toi ? Et qui, en tant que fan de football, ne l’a jamais entendu. On est parfois idiot, on ne sait pas quoi dire. Après tout, la passion ne s’explique pas. Chacun a son histoire et ses préférences.
Nick Hornby, lui, tente de mettre des mots sur tout ça. Et il le fait bien. Pensée sous la forme d’un journal, l’auteur raconte son histoire, mais aussi celle de son club et de sa génération. Celle qui connait le Heysel et Hillsborough, celle des supporters entassés dans les gradins pour voir son équipe jouer, celle de Thatcher. Celle de l’évolution des tribunes et du comportement des supporters.
L’auteur ne cache pas son amour pour son club : c’est le sujet central du livre. Il ne cache pas non plus qu’il aimerait que les clubs prennent certains problèmes à bras le corps, comme le racisme (les pages 216 à 2020 du livre resteront gravées dans votre mémoire tant le problème est contemporain) ou bien la violence dans les stades. Il démontre qu’il y a néanmoins un paradoxe : il est pour que les clubs prennent des sanctions sur ce qui se passe dans les tribunes, mais qu’il ne ratera jamais une rencontre de son équipe. L’amour vous fait parfois faire ou dire des choses étonnantes.
Néanmoins, ce n’est pas un texte facile à lire : on avance de mois en mois, il n’y a pas vraiment d’action, on voit les événements à travers les yeux de l’auteur sans y assister véritablement. Mais surtout : je ne suis pas fan d’Arsenal. Alors, certes, je comprends l’auteur, sa vision, sa perception et son amour pour le club. J’aime la façon dont il en parle et dont il transmet sa passion.
On passe tout de même un bon moment avec le livre entre les mains.
Une plongée dans la vie d’un supporter d’Arsenal des années 1970-80. Le football est mêlé à sa vie privé de l’enfance à l’âge adulte, chaque étape de sa vie est rythmée par les victoires et défaites des Gunners.
C’est un incontournable des livres de foot, dommage que l’on ne retrouve pas ce même type de livre dans la littérature française.
« Fever Pitch » (« Carton Jaune » en V.F.) est un livre important dans l’histoire qui lie la littérature au football. Pour la première fois, un écrivain a su trouver les mots pour exprimer sur papier les émotions contradictoires d’un passionné de foot. Le livre est devenu un best-seller en Angleterre et fut porté à l’écran en 1997 par David Evans. Il a également généré un genre nouveau, l’autobiographie du supporter, qui fera de nombreux émules.
https://www.footichiste.com/2011/09/09/fever-pitch/
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