Jamais, comme pendant la Coupe du monde au Japon en 2002, je n'ai éprouvé une aussi parfaite concordance des temps, où le temps du football, rassurant et abstrait, s'était, pendant un mois, non pas substitué, mais glissé, fondu dans la gangue plus vaste du temps véritable. C'est peut-être là l'enjeu secret de ces lignes, essayer de transformer le football, sa matière vulgaire, grossière et périssable, en une forme immuable, liée aux saisons, à la mélancolie, au temps et à l'enfance.