Goodbye Yachine

De 1953 à 1963, en pleine guerre froide, trois enfants que tout différencie deviennent trois inséparables. Ils sont liés par le football, leur vie guidée par les actions du gardien de but légendaire de l'équipe soviétique, Lev Yachine surnommé « l'Araignée noire ». Leur représentation du monde relève de la pure philosophie poétique : les beaux jeudis, les beaux dimanches dans le Paris des démunis. Les boulevards de ceinture, la Zone, le patronage, etc. L'auteur évoque avec tendresse les anecdotes et pirouettes de son père concernant son enfance au Caucase, sa traversée des pays de l'Est. Aventures et mystères d'un passé chargé d'embrouilles. Trajets chargés de sens et d'idéal quand, de son côté, sa mère vit de chimères et compte ses sous en attendant la sonnerie des Trente glorieuses. Sa peur de la grande guerre toujours présente. Le football est le lien affectif du narrateur avec son père. Il assiste avec lui à tous les matches que dispute Yachine contre l'équipe de France, contre la grande équipe de Reims dans un monde dominé par le « Beau Jeu » des Brésiliens, Pelé et Garrincha. Ainsi la biographie de l'immense gardien soviétique Yachine s'écrit en filigrane. Puis le « Beau Jeu » disparaît, les nouvelles musiques déferlent avec un goût de Coca-Cola. Le narrateur ne sera heureux qu'en dehors du présent. Impossible de dissocier le football des rêves d'enfance. Cocasses, tendres et nostalgiques.