Immortel
CRITIQUE L’argent dépensé en alcool et pour les femmes, le reste gaspillé, la maison au bord de la plage, le bar, tout ça. Ces phrases, vous les connaissez par cœur. Vous connaissez l’aura de ...
CRITIQUE
L’argent dépensé en alcool et pour les femmes, le reste gaspillé, la maison au bord de la plage, le bar, tout ça. Ces phrases, vous les connaissez par cœur. Vous connaissez l’aura de l’un des joueurs de foot les plus populaires de son époque, l’une des premières superstars du ballon rond. Duncan Hamilton, aidé par des archives inédites, raconte son histoire. Celle de George Best.
Publié en 2014 dans sa version originale, l’année suivante chez Hugo Sport, Immortel George Best retrace le parcours et la vie d’un gamin de Belfast devenu superstar à Manchester United. Un peu plus de 430 pages pour conter la gloire et les déboires d’un surdoué du ballon rond.
Le livre est construit en trois parties bien distinctes. La première est celle de son entourage et de la jeunesse du joueur. On apprend ainsi la façon dont Bob Bishop a repéré ce gamin de 15 ans mesurant un mètre soixante et pesant 50 kilos un jour d’avril 1961. On en apprend plus sur Dickie et Ann Best, ses parents qui l’ont toujours soutenu, sur Matt Busby, l’entraineur de Manchester United et le seul que George Best ait véritablement écouté dans sa carrière.
La seconde partie de l’ouvrage se concentre sur le joueur de foot à son apogée. Avec George Best comme protagoniste principal, on est plongé dans le Manchester United des années 60, celui qui se reconstruit après la catastrophe aérienne de Munich de 1958. On suit la progression du joueur et du club, jusqu’à cette fameuse finale de Coupe des Clubs Champions remportée face au Benfica Lisbonne sur le score de 4-1. On voyage également partout en Europe, avec un passage obligé en Irlande du Nord, au sein de la sélection nationale. Avant que l’alcool ne rattrape le joueur.
Et c’est tout l’objet de la troisième partie du livre. Si on a assisté à l’éclosion et à l’apogée du joueur au cours des dix premiers chapitres, on va suivre sa lente agonie dans la dernière, liée à l’alcool. Et à la dépression. Car George Best n’était pas qu’un joueur de foot hors-norme, c’est une vie vécue à 100 à l’heure. Ces cinq derniers chapitres décrivent la vie derrière les terrains, les tourments qu’un joueur de football peut vivre, pendant sa carrière, mais également lorsque celle-ci se termine. Et comment vivre sans football quand celui-ci vous a apporté tout ce que vous possédez ?
Les chapitres
Chapitre 1 : Vers la maison et ceux que nous aimons
Chapitre 2 : Une partie de bingo et un verre de panaché
Chapitre 3 : Le grand jour pour le petit bonhomme
Chapitre 4 : Tout ce que je fais, je l’improvise
Chapitre 5 : Des billets comme s’il en pleuvait
Chapitre 6 : Abeilles qui butinent et bonbons en vitrine
Chapitre 7 : Au commencement était la fin
Chapitre 8 : Chaussures et or, crampons en diamant
Chapitre 9 : Et le trophée sera posthume
Chapitre 10 : Comme un poisson dans son bocal
Chapitre 11 : A la recherche du ballon orange
Chapitre 12 : Car sept fois le juste tombe, et il se relève
Chapitre 13 : Quand je dormirai huit heures par nuit
Chapitre 14 : Le génie est un fléau
Chapitre 15 : Le soleil brille toujours à Margaritaville
Avis de la rédaction
Je ne vais pas cacher mon amour pour George Best. Je n’ai pas connu le joueur, mais j’ai sa légende gravée dans ma tête. Et force est de constater que Duncan Hamilton a réussi à m’y faire graver l’homme.
Duncan Hamilton a construit sa biographie de la plus belle des manières, en commençant par la fin. On entre en effet dans le livre le jour de l’enterrement de George Best, le 3 décembre 2005. La foule rassemblée devant la maison de l’un des plus grands joueurs de l’histoire démontre son aura, qui allait bien au-delà des terrains. Et c’est ce que l’auteur va démontrer tout au long de son ouvrage.
Car oui, le livre ne parle pas que de football et de George Best. C’est un prétexte. Un prétexte pour se plonger dans l’Angleterre et l’Irlande du Nord de la fin des années 50 et des années 60, pour revivre une période d’éveil des mœurs, aux couleurs chatoyantes. Afin de revivre également le football d’une autre époque, joué sur de la boue en hiver. Et surtout de comprendre l’homme qui se cachait derrière la légende. Il s’agit là, peut-être, de la plus belle biographie d’un footballeur qui existe à l’heure actuelle.
Lisez ce livre, et vous comprendrez alors ce message inscrit partout où cela était possible le jour de ses funérailles : « Maradona good, Pelé better, George Best »