Marc Delire est le parfait trublion de notre paysage audiovisuel. Petit, il a lâché à sa mère : « Mon rêve est d'être reconnu à la caisse du GB... » Pari relevé. Les ménagères sont capables de mettre un nom sur ce crâne chauve omniprésent sur nos chaînes de télé. L'homme ne connaît pas les nuances de gris. « Je trace ma voie, je n'écoute que moi, je ne fais pas ce métier pour être populaire. » Il a ses adeptes, les téléspectateurs qui apprécient sa voix un rien rocailleuse, ses phrases chocs, ses questions provocatrices, ses analyses au scalpel. Et ses détracteurs. Il a déjà dû être escorté pour entrer dans certains stades. Des fans d'Anderlecht ont voulu lui faire la peau. Des supporters du Standard l'ont carrément menacé de mort. Il a trouvé, un jour, ce petit mot coincé sous son essuie-glace : « Fais gaffe, on sait où tu habites. » Marc Delire est le plus clivant des commentateurs belges, c'est le meilleur résumé. La carrière de cet étudiant compliqué à gérer, cauchemar pour les surveillants de son pensionnat, a commencé sur un énième coup de bluff. Il est entré à la RTBF en falsifiant un diplôme de journaliste. Quelques années plus tard, il a claqué violemment la porte de la chaîne publique, parce qu'il vomit l'immobilisme et les discours qui sonnent creux. Dans cet ouvrage, Marc Delire décortique les péchés capitaux de l'univers du football et du monde de la télé. Il raconte ses sorties jusqu'au bout de la nuit avec Maurane et son pote namurois Benoît Poelvoorde mais aussi ses rencontres improbables avec un vice-président américain, Johnny Hallyday et son idole absolue, Serge Reggiani. La confession de cet homme entier est une pépite.