La passion selon Saint-Etienne [CRITIQUE]

Christophe Verneyre rend compte dans cet ouvrage de sa passion, celle du club de l’AS Saint-Étienne. Né en 1971, il est pourtant trop jeune pour avoir connu l’épopée des Verts en Coupe des Clubs champions en 1976, année où le club dispute la finale face au Bayern Munich – pour rappel, l’ASSE perdra cette finale sur le score de 1-0, mais défilera sur les Champs-Élysées le lendemain. Et c’est finalement dans les années 1980, période où le club entame une longue chute, qu’il va commencer à suivre le club et assister à des rencontres dans le Chaudron.

Par son format et son concept, ce livre pourrait se rapprocher de l’ouvrage de Nick Hornby, Carton jaune. Nous sommes en effet en présence d’un passionné qui tente de nous expliquer que sa passion passe avant tout, qu’il lui semble irréel que des supporters ne puissent pas connaître tous les joueurs passés par le club, de ne pas connaître les résultats… Et, surtout, qu’une défaite peut miner une semaine de travail !

L’auteur ne tombe jamais dans le pathos. Dès le prologue, il annonce que le livre n’a en soi rien d’original et qu’on a probablement déjà tout lu, entendu ou vu à ce sujet. Sa passion est omniprésente, il ne s’en cache pas. Mais il va montrer que le rapport à son club évolue, et surtout nous entraîner avec lui dans des souvenirs très personnels. C’est à mon sens la véritable force de ce livre. Là où je trouvais que Carton jaune pouvait parfois traîner en longueur, La passion selon Saint-Étienne ne souffre pas de ce défaut. Christophe Verneyre ne revient pas sur tous les matchs qu’il a pu voir au stade, mais évoque simplement les grandes étapes de la vie de son club – qu’il met en relation avec des anecdotes personnelles : un souvenir dans le stade, une discussion avec ses parents ou ses proches, le décès de sa maman, etc.

On ne se lasse pas des mots de l’auteur, qui sait nous transmettre sa passion. Et qu’importe qu’on ne soit pas supporter de Saint-Étienne dans le fond, car ce n’est pas le sujet principal. Nous sommes tous passionnés de football, et on se met facilement à la place de l’auteur. Par ailleurs, sa plume rend réellement hommage à sa passion, tant il semble avoir les mots justes à chaque instant.

Critique de @Donovan_Vlmt