Le Ladies Football Club
Critique On tombe parfois sur des pépites, sur des romans qui vous sortent de vos habitudes de lecteurs et qui vous ouvrent de nouveaux horizons ; des romans que jamais, ou presque, l’on aurait ...
Critique
On tombe parfois sur des pépites, sur des romans qui vous sortent de vos habitudes de lecteurs et qui vous ouvrent de nouveaux horizons ; des romans que jamais, ou presque, l’on aurait pu ouvrir sans un petit coup de pouce du destin. Malgré nos veilles, on passe parfois à côté des parutions – nous ne sommes pas infaillibles et à la vue du nombre de nouveautés quotidienne, cela est normal. Alors, quant à la suite d’une story instagram d’une personne que je suis, je suis tombé sur cet ouvrage, j’ai tout de suite contacté l’éditeur – un immense merci à eux pour la rapidité d’envoi : on ne le dit pas assez, mais sans eux, LDF aurait beaucoup de mal à vous proposer des critiques !
Ladies Football Club, qu’est-ce que c’est ? Il s’agit d’un roman en vers libre de l’auteur italien Stefano Massini. L’auteur s’empare d’un thème historique, à savoir la naissance du football féminin en Angleterre en 1917. Il nous raconte alors l’histoire d’ouvrières qui, au cours de la Première Guerre mondiale, vont taper dans un ballon. Très vite, elles consacrent leur pause-déjeuner à l’usine à ce petit jeu, avant que celui-ci ne prenne de plus en plus d’importance dans leur vie. Finalement, elles vont affronter diverses équipes, lors de rencontres attirant de plus en plus de public.
L’histoire peut sembler banale, mais que nenni ! Les personnages sont hauts en couleur et ont un réel désir d’émancipation. Cela fait déjà plusieurs années que les hommes sont au front, que les femmes font tourner la boutique… Le football, une affaire d’hommes ? Non, répondent-elles. Les parties s’enchaînent dans la cour de l’usine, jusqu‘à ce qu’un promoteur leur propose d’affronter une véritable équipe.
Avis de la rédaction
Je ne vais pas en dire plus pour l’histoire. Le roman est très court et, comme il est constitué de vers libre, se lit extrêmement vite. Qu’on se le dise tout de suite : cela offre un cocktail détonnant. Quelque peu dérouté lors des premières pages (question d’habitude), je me suis vite emballé.
Si le football est omniprésent et est le sujet central du livre, c’est ce qui gravite autour qui est intéressant. Le football ici n’est qu’un prétexte pour évoquer de nombreux thèmes. Le roman parle de la guerre, de la place des femmes, de la perception que la société a d’elles, de la vie quotidienne en temps de guerre, de la domination masculine, de la religion, de l’éducation… L’auteur est drôle et fin dans ses analyses, réalisant ici un véritable tour de force. Il fait tout cela avec humour, par des phrases acerbes, des questions existentielles…
Vous l’aurez compris, c’est un coup de cœur comme il nous arrive d’en avoir. Il y a un style, une marque de fabrique, un parti-pris dans cet ouvrage qui fait du bien. C’est un vent de fraîcheur. Un livre qui n’est pas comme les autres.