Introduction
Il est euphémique de dire que l’un des principaux problèmes du football et de ses tribunes à l’heure actuelle est celui du racisme. Si [mks_icon icon= »icon-book-open » color= »#56d10a » type= »sl »] les Football Leaks ont permis de révéler – même si certains nous expliquent qu’on le savait déjà, des preuves formelles ont été apportées – tout à la fois le fichage ethnique et la traite des footballeurs d’Afrique subsaharienne (qui fait l’objet du très bon livre [mks_icon icon= »fa-book » color= »#000000″ type= »fa »] » Magique Système » ) principalement, il serait dangereux de limiter la problématique du racisme à ces seuls éléments. Récemment, cette réalité a été rappelée avec vigueur en Italie lorsque des tifosi de l’Inter ont effectué des cris racistes à l’égard de Kalidou Koulibaly. Preuve sans doute que nous n’avons pas avancé d’un iota sur cette question, à l’issue de la rencontre Carlo Ancelotti s’est dit outré par ce qu’il s’était passé et a affirmé que la prochaine fois il demanderait à son équipe de quitter la pelouse, quitte à perdre le match. Cette prise de position peut paraitre courageuse mais elle ne l’est en réalité pas du tout selon moi. Après tout, cela ne fait que des dizaines d’années que Carlo Ancelotti entraine en Italie et, Italien, il ne connait pas vraiment la problématique du racisme dans les tribunes transalpines. Il serait toutefois injuste de circonscrire le problème du racisme dans les stades à l’Italie et, pour lutter de manière efficace contre ce fléau, il est nécessaire de le prendre à bras le corps et sans concession. C’est pourquoi la publication du [mks_icon icon= »fa-book » color= »#000000″ type= »fa »] Racisme dans le football de Nicolas Vilas est un moment important, parce que c’est la première fois à ma connaissance qu’un livre entier est consacré à ce problème.
Pour aller plus loin, vous pouvez retrouver l’interview de Nicolas Vilas, à la suite de la sortie de son précédent livre [mks_icon icon= »fa-book » color= »#000000″ type= »fa »] Dieu Football Club.
Avis de la rédaction
[mks_progressbar name= »Avis de la rédaction » level= »8/10″ value= »80″ height= »20″ color= »#81d742″ style= »squared »]
Il y a un peu de Georges Orwell dans le livre de Nicolas Vilas. De Georges Orwell, la doxa ne retient souvent que 1984 et La Ferme des animaux. Pourtant, Orwell était également journaliste et a publié d’autres œuvres que ces deux livres, des livres au cours desquels il a raconté la tragique réalité des ouvriers anglais. Voilà ce qu’était également Orwell, un homme qui n’a eu de cesse de montrer la réalité, la froide réalité, la crue réalité, l’affreuse réalité. En faisant le choix de faire de son livre une forme de fresque des actes racistes, Nicolas Vilas n’a, me semble-t-il, pas cherché à faire autre chose qu’à montrer la crue réalité du problème dans le football. Nul faux semblant, nul tour de prestidigitation, simplement la parole donnée à ceux qui ont subi d’une manière ou d’une autre le racisme dans leur club, dans un stade extérieur, dans une fédération (la célèbre affaire des quotas prenant une place particulière dans l’ouvrage). Cette accumulation de témoignage est salvatrice dans le sens où elle permet de battre en brèche l’argument éculé et pourtant très souvent utilisé des brebis galeuses racistes. A l’aide de cet ensemble de témoignage, l’ouvrage permet de montrer que le racisme est un problème systémique, infiltré jusque dans les plus puissantes institutions. Il sera, à cet égard, très intéressant de regarder Je ne suis pas un singe, le documentaire d’Olivier Dacourt diffusé sur Canal + en janvier. Il y a en revanche des choses que l’on peut regretter dans l’ouvrage de Nicolas Vilas. Si son enquête, ainsi qu’il l’appelle, est très fournie et documentée, on pourrait lui faire le reproche de ne pas prendre de la hauteur, de se contenter de n’être qu’un medium et de ne pas aborder une réflexion systémique sur la question du racisme. En somme, ce que le livre gagne en démonstration crue de la réalité, il le perd en recherche de solution ou de réflexion plus globale. Pour nous laisser le soin de les imaginer ? A moins que ça ne soit le programme du livre prenant la suite de celui-ci.
Précision : la note donnée ne saurait être objective (je ne crois pas à l’objectivité) et ne reflète que mon avis.
Intérêt football
8.3
Style
8.8
Accessibilité
7.5
Beau livre de Nico Vilas, aborde tous les points, vrai travail d’investigation, nous permet de se poser des questions sur ce qu’on pense du racisme dans le foot et de savoir si on en parle assez
Excellent ouvrage. il m’a été très agréable de lire ce livre avant les conférences que j’organisais dans le cadre de « FOOT FAIR-PLAY »