Fiche info du livre
PSG-OM / OM-PSG Histoire d’une rivalité
Daniel Riolo & Jean-François Pérès
9782755614060 – 13 février 2014 – EUR 14.49 – EUR 17
Hugo Sport
Connaissez-vous la Transnistrie ?
Il s’agit d’une république autoproclamée, coincée entre la Moldavie (dont elle a fait sécession au début des années 1990) et l’Ukraine. Un État fantôme, non reconnu par la communauté internationale, soupçonné d’abriter divers trafics, dont celui des armes. Un cas unique sur le Vieux Continent. En 2005, le journaliste français Xavier Deleu publie une enquête sur le sujet : Transnistrie, la poudrière de l’Europe. Quel rapport avec l’OM et le PSG ?
A la page 107 de cet ouvrage, on peut notamment lire : «On ne quittera pas le pays sans saluer nos confrères de la télévision nationale. Avec Igor, la moitié de la rédaction est venue nous dire au revoir. L’un d’eux est chroniqueur sportif. « Au départ, l’équipe de Tiraspol [la capitale de la Transnistrie] jouait en division B. Et puis le FC Sheriff a été fondé le 4 avril 1997. Le terrain que vous avez vu à l’entrée de la ville, c’est le plus beau de Moldavie. Dès 1998, l’équipe de Sheriff est entrée en division A et a battu toutes les autres équipes de Moldavie. En 1999, l’équipe a remporté sa première Coupe de Moldavie. Depuis, entre les deux équipes, c’est comme le PSG et l’OM chez vous » !»
Jamais dans l’histoire du football français une rivalité n’avait traversé à ce point les frontières. En quinze ans à peine, OM-PSG a atteint un niveau de notoriété internationale comparable à celui des duels européens historiques, les Barça-Real, Manchester-Liverpool ou Juventus-Inter Milan.
Jamais non plus un antagonisme entre deux clubs de l’Hexagone n’avait pénétré aussi profondément les couches a priori les moins perméables au football de la société française. Le 27 mars 2003, le quotidien marseillais La Provence publie un compte-rendu d’audience. Sous le titre «Il avait fêté la victoire du PSG, il est hué au tribunal», il était écrit : «Un supporter du PSG, qui avait trop arrosé la victoire de son club sur l’OM, a été hué, alors qu’il comparaissait pour conduite en état d’ébriété. Laurent, directeur commercial installé à Auriol, était tombé en panne sèche sur l’autoroute. Sur la bande d’arrêt, les policiers avaient été alertés par son haleine : 0,84g/litre. Lorsqu’il a publiquement avoué son soutien au PSG, la salle l’a sifflé et la présidente s’est permis l’humour en lui reprochant « deux choses qu’il ne faut pas faire : être supporter du PSG et conduire en état d’ivresse ». Grandeur de la profession d’avocat, M’ Gilles Salfati, passionné par l’OM, l’a défendu malgré ce cas de conscience.»
Du bon usage de l’expression «être entré dans les moeurs»…
Plus de vingt ans, donc, que le Championnat de France de football vit au rythme des confrontations entre l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain. Deux décennies d’une rivalité farouche qui a tellement débordé du cadre sportif qu’elle s’est transformée en sujet de plaisanterie dans les tribunaux, une façon comme une autre de couper le pays en deux. D’un côté, les partisans de l’OM ; de l’autre, ceux du PSG. Entre les représentants de la capitale, à l’image prestigieuse et hautaine, et les ambassadeurs de la première ville de province, réputée populaire et rebelle, la neutralité n’est pas de mise.
Même si l’AS Monaco, grâce à son milliardaire de propriétaire russe Dmitry Rybolovlev, semble avoir rebattu les cartes, impossible d’échapper aujourd’hui à OM-PSG, métaphore de référence, entrée dans le langage commun pour illustrer les oppositions les plus irréconciliables. Un jour, un quotidien en ligne est allé jusqu’à comparer la brouille entre deux animateurs télé à un «OM-PSG du PAF» !