Sélectionneurs des bleus
Critique L’équipe de France compte 65 millions de sélectionneurs. À chaque nouvelle liste, cette dernière est décortiquée, analysée, critiquée. Nous y allons tous de notre petite remarque, alors ...
Critique
L’équipe de France compte 65 millions de sélectionneurs. À chaque nouvelle liste, cette dernière est décortiquée, analysée, critiquée. Nous y allons tous de notre petite remarque, alors que nous aurions préféré un joueur à la place d’un autre. Les choix tactiques, la stratégie à adopter, tout y passe. Mais il fut une époque où tout était différent. Ce livre retrace l’histoire des sélectionneurs de l’équipe de France, des premiers matchs non officiels, dont la présence dans ce livre est justifiable et justifiée, jusqu’à nos jours.
Par des chapitres plutôt courts et intenses en informations, il faut compter 9 pages par sélectionneur en moyenne, l’auteur retrace l’histoire de l’équipe de France. Car oui, évoquer les sélectionneurs, c’est évoquer tout ce qui gravite autour. Les premiers comités de sélection menés par l’USFSA (ndlr : Union des sociétés française de sports athlétiques), puis la CFI (ndlr : Comité français interfédéral) avant la FFFA (ndlr : Fédération Française de Football Association), un temps ou l’amateurisme est la norme. A cette époque, le sélectionneur n’était pas seul et n’était pas vraiment préoccupé par l’équipe : le sélectionneur est simplement là pour réunir des joueurs. Le reste ? Quelques mots avant le match, parfois à la mi-temps, et un seul objectif : ne pas être ridicule. C’est la triste période avant la Première Guerre mondiale où la France connaît la plus humiliante défaite de son histoire face au Danemark (17-1). C’est aussi l’époque des conflits au sein des fédérations, une équipe de France qui n’est pas le but à atteindre pour les joueurs, une époque où l’on peut être plus nombreux à décider qui joue que de joueurs sur le terrain.
L’auteur s’attache dans son livre à évoquer le statut de ces entraîneurs qui ont fait l’équipe de France, ainsi qu’à la perception qu’ont les médias et l’opinion publique des comités, des entraineurs, plus globalement des décideurs. Chaque parcours est retracé avec attention et une petite page statistique nous permet de comparer les entraîneurs entre eux.
L’ouvrage est simple en apparence, mais regorge d’informations, notamment d’extraits de presse de l’époque. Il faut parfois s’accrocher, surtout dans ces premiers chapitres où les différents acronymes s’enchaînent à un rythme effréné — ce n’est pas la faute des auteurs, bien entendu, mais quelques notes de bas de page à cet endroit n’auraient pas été de trop. Quelques jugements de valeur viennent casser une lecture agréable et fluide. C’est un livre d’histoires comme on aime en lire.