A l’occasion de la sortie de son livre Le football dans le chaos yougoslave, Livres de Foot a rencontré Loïc Trégourès. Voici son interview.
L’INTERVIEW
Loïc Trégoures : « On peut se poser la question de ce qu’aurait fait une équipe de Yougoslavie unifiée après la guerre. »
Loïc Trégourès, l’auteur, a répondu à nos questions. Où l’on parle de nationalisme, d’ultras et de football comme un moyen d’échapper à la guerre et de résister.
Livres de Foot : Vous commencez le livre en brisant une légende tenace dans le milieu du football, celle selon laquelle les affrontements entre supporters du match entre le Dinamo Zagreb et l’Etoile rouge de Belgrade en 1990 (1) au stade Maksimir de Zagreb seraient le commencement de la guerre en Yougoslavie.
Loïc Trégoures : « Oui. C’est un raccourci médiatique que l’on peut comprendre parce qu’il y a toute une histoire avec notamment le coup de pied de Zvonimir Boban. Donc d’un point de vue journalistique, c’est vendeur.
Après, si l’on s’en tient aux faits, on voit qu’il se passe encore une saison de championnat de Yougoslavie avant l’éclatement de la guerre. Et, dans le livre, je montre qu’au cours de l’année 1990, il y a d’autres moments de montée en tension, comme le match Yougoslavie – Pays Bays disputé à Zagreb dans un climat résolument hostile.
Après je comprends la facilité et le raccourci journalistique qui consiste à dire cela. Mais cela pose des problèmes de respect du calendrier et d’historicité. »
LDF : De plus, la guerre arrive au tout début des années 90, période où le sport yougoslave, pas seulement le foot, est au sommet en termes de résultats. Le dernier coup d’éclat footballistique étant la victoire de l’Etoile rouge de Belgrade en coupe d’Europe des clubs champions en 1991.
LT : « Avec, en plus, une véritable équipe représentant la Yougoslavie dans son ensemble, même si elle n’est pas perçue comme telle mais comme une équipe serbe avant tout. Sans compter qu’au basketball, la Yougoslavie est championne d’Europe en 1989 et 1991 et championne du monde en 1990.
Et la Croatie de Drazen Petrovic atteindra la finale des JO de Barcelone en 1992 face à la dream team de Michael Jordan, Magic Johnson et Larry Bird parce que la Serbie-Monténégro est frappée par les sanctions de l’ONU et, de fait, interdite de participer. Même si les athlètes de sports individuels pouvaient participer notamment parce que Juan Antonio Samaranch (NDLR : président du comité international olympique de 1980 à 2001) a été très actif pour adoucir les sanctions de l’ONU.
Donc oui, il est permis de se poser la question uchronique de savoir ce qu’auraient fait des équipes de Yougoslavie unifiées dans les années qui ont suivi. C’est d’ailleurs celle que se pose le journaliste italien Gigi Riva dans son livre Le dernier penalty, notamment sur ce qu’il serait arrivé à l’Euro 1992. Mais en 1992, la Yougoslavie à l’ancienne, c’est déjà du passé. Lorsque Lennart Johansson, à l’époque président de l’UEFA, va au camp d’entraînement de l’équipe de Yougoslavie pour annoncer aux joueurs déjà arrivés en Suède pour disputer l’Euro que leur équipe est disqualifiée, il n’y a déjà plus personne à part des serbo-monténégrins et trois slovènes. Les Bosniaques sont déjà partis, le sélectionneur Ivica Osim a déjà démissionné… Donc c’est fini déjà. Ce qui fait que l’étoile rouge de Belgrade est en effet le dernier coup d’éclat du football yougoslave et que le titre européen des basketteurs en 1991 est le dernier du sport yougoslave.
Alors, oui, on peut toujours débattre de ce qu’aurait éventuellement fait une sélection yougoslave au mondial de foot en 1994. Et même encore aujourd’hui, après tout. Si on devait faire une sélection de foot issue de tous les ex-pays yougoslaves, on aurait une des meilleures équipes du monde sur le papier.
Néanmoins, un jour, Miroslav Blazevic, le sélectionneur de l’équipe de Croatie qui finit troisième du mondial 1998, m’avait dit « Si tu prends mon équipe, j’aurais rajouté qui ? J’avais d’excellents joueurs à tous les postes et ils avaient tous l’état d’esprit patriotique. »
Donc chez les croates, il n’y a pas du tout ce sentiment de nostalgie au sujet du football. »
LDF : On sait que beaucoup de groupes ultras des divers clubs ont été parmi les premiers foyers de contestation nationaliste en Yougoslavie. Mais ce que l’on sait moins, et qu’on apprend dans le livre, c’est le rôle actif joué par Arkan (2) dans la création des Delije, les ultras de l’Etoile rouge de Belgrade au sein desquels les milices nationalistes serbes recrutèrent massivement.
LT : « Il a en effet fusionné les divers groupes ultras de l’Etoile rouge sous une seule bannière parce que c’était sa mission.
Les premiers groupes ultras de l’Etoile rouge sont apparus à la fin des années 70, début des années 80. Il reste d’ailleurs de cette époque des photos où l’on voit les divers groupes dans le stade. Chacun avec sa spécificité, certains plus axés sur le modèle ultra italien, d’autres sur le modèle hooligan à l’anglaise.
A partir du moment où Slobodan Milosevic prend le pouvoir, on se retrouve dans une montée en tension de la rhétorique guerrière, notamment dans la presse. Et c’est dans cette ambiance que les supporters de football, qui profitent d’un contrôle social plus faible dans les tribunes de stades que dans le reste de l’espace public, commencent à s’adonner à diverses protestations et à se politiser. Or le problème de Milosevic, c’est que c’est un communiste, même s’il a pris le pouvoir sur une plateforme nationaliste en renversant complètement le parti communiste. Or dans la société serbe à ce moment-là, se produit un renouveau nationaliste. A la fois intellectuel autour de certains écrivains, mais également politique avec des partis et des mouvements nationalistes, ainsi qu’autour de la religion orthodoxe. Si bien qu’à cette période-là dans les tribunes du Marakana, on peut voir des icônes orthodoxes ou des drapeaux à l’effigie de certains membres de l’opposition nationaliste. Et cela ne plaît pas du tout à Milosevic. Car il voit bien qu’il y a là un potentiel de violence difficilement contrôlable qui risquerait de lui échapper. Donc Milosevic fait en sorte qu’Arkan prenne la tête des groupes ultras pour détourner le potentiel de violence afin de pouvoir l’utiliser dans un autre but que la contestation du régime. Une fois ceci fait, Milosevic ne risque plus d’être contesté en tribunes, mais a surtout sous la main un noyau durs dans lequel recruter des miliciens. »
LDF : Un autre aspect intéressant, c’est le fait qu’au moment où arrive la coupe du monde 1990, alors que les tensions sont déjà à un niveau extrême, l’ambiance entre les joueurs de l’équipe nationale n’en souffre quasiment pas.
LT : « Non, en effet. Il ne faut jamais oublier que l’on se trouve avec des joueurs qui viennent de toute la Yougoslavie et qui ont tous entre 20 et 30 ans environ en 1990. Donc, en gros, tous issus de la génération née dans les années 60, c’est-à-dire à la période où la Yougoslavie de Tito est rayonnante. Ils sont par ailleurs nés avec toute l’historiographie de celle-ci. De fait, hormis éventuellement certains via leur histoire familiale, ils ne sont pas sensibles aux conflits ayant eu lieu entre les diverses nations pendant la seconde guerre mondiale.
Un deuxième élément important à prendre en compte, c’est le fait que, de par leur statut de sportif de haut niveau, ils vivent ensemble depuis l’adolescence. Notamment parce que la Yougoslavie avait cette politique qui consistait à favoriser l’équipe nationale plutôt que les clubs. C’était la même chose au basket, d’ailleurs. Donc ils sont amis, pour la plupart, depuis les catégories de jeunes. Il faut d’ailleurs se rappeler qu’au mondial 1990, une partie de l’équipe était composée du noyau dur de la sélection yougoslave championne du monde junior en 1987, même avec l’absence de Boban suspendu suite aux évènements de Maksimir.
Une anecdote pour illustrer cela, c’est la photo de remise de la coupe des clubs champions à l’Etoile rouge en 1991. On y voit dessus tous les joueurs, à l’exception de Prosinecki (qui était croate, ndlr), faire un salut à trois doigts, qui est représentatif de la sainte trinité serbe. Et on voit que Dejan Savicevic, pourtant monténégrin le fait aussi. Il y a donc une incertitude sur l’identité serbe ou monténégrine.
Un dernier élément à ce sujet, c’est le fait que, même s’ils voient bien ce qu’il se passe, la plupart des joueurs, à l’image de l’ensemble de la population d’ailleurs, n’imaginent pas une seule seconde que tout cela peut finir par une guerre. Quand les premiers obus tombent sur Sarajevo en 1992, la plupart des gens continuent d’ailleurs de dire que Sarajevo est une ville multi-ethnique et très tolérante et que voir tout cela finir en guerre, ça ne peut pas arriver chez eux, même si la guerre a déjà commencé et que Vukovar a déjà été rasée.
Donc en 1990, les mouvements d’armes et autres sont bien visibles pour les forces de sécurité, mais on est au milieu du gué de la crise politique qui conduira ensuite à la guerre. Les déclarations d’indépendance n’ont pas encore été proclamées. Donc dans une situation pareille, quand vous êtes joueur professionnel de football et que vous avez une coupe du monde à jouer, vous ne parlez pas de tout cela. Et même si vous avez un avis sur le sujet, vous le gardez pour vous.
On peut rapprocher cela des réactions des sportifs lorsqu’on a attribué les jeux olympiques à Pékin ou la coupe du monde de foot au Qatar, ou encore la coupe du monde 1978 en Argentine alors sous dictature. La plupart d’entre eux vous diront qu’ils n’ont pas forcément d’avis là-dessus, et que, même s’ils en ont un, la décision ne relève pas d’eux et qu’ils doivent avant tout se concentrer sur leur performance. D’ailleurs, malgré les velléités d’indépendance, les joueurs croates ont continué à jouer pour l’équipe nationale yougoslave jusqu’en mai 1991. Parce que, pour eux, quoi qu’il se passe autour, il fallait continuer le boulot.
LDF : Même si la guerre éclate finalement en 1991, on a continué à jouer au foot en Bosnie. Vous racontez notamment l’histoire de Pedrag Pasic qui a créée une école de foot à Sarajevo avec des enfants de toutes les nationalités comme un acte de résistance, finalement.
LT : « C’est ce que j’appelle la normalisation. Si on arrête certains rites sociaux comme le fait de jouer au football, la normalité est rompue. Et ce que fait Pasic, comme le feront aussi les albanais du Kosovo dans la deuxième partie des années 90, c’est essayer de reconstruire une normalité. Même chose avec les trois championnats de foot de Bosnie Herzégovine, un pour chaque communauté, qui ont lieu à cette période. Cela reconstruit une normalité sociale que d’organiser des compétitions de football ou au moins d’y jouer. Même si Pasic lui-même ne voit pas ce qu’il fait comme un acte politique, on est obligé de le considérer comme tel. Parce que faire cela dans le Sarajevo des années 90, avec tous les risques que cela suppose, envoie forcément un message.
Et cette normalisation des habitudes sociales ne s’est d’ailleurs pas limitée au football. Pendant la guerre, on a continué à jouer de la musique à Sarajevo, ou à monter des pièces de théâtre. Tout cela aidait à ne pas devenir fou, tout simplement. Et aussi, à faire vivre ce que l’on pourrait appeler l’esprit de Sarajevo, qui est une ville multi-ethnique.
La journaliste américaine Barbara Demick vivait en plein cœur de Sarajevo. Dans un livre qu’elle a écrit sur ce sujet (3), elle raconte comment, en discutant avec ses voisins, ces derniers refusaient d’admettre ce qu’il se passait. Et lui répondaient à chaque fois qu’elle évoquait l’idée de guerre : « Mais ça ne peut arriver chez nous. » Alors même que les premiers obus étaient en train de tomber sur la ville. Dans leur tête, ils étaient serbes, croates, bosniaques… Ils se côtoyaient tous les jours au travail, au bar au stade et ne se posaient jamais la question d’où était issu untel ou untel. »
LDF : Vous consacrez un chapitre du livre à la reconstruction du football bosniaque après les accords de Dayton avec, notamment, un parallèle entre la reconstruction du logo de la fédération bosniaque de football et celle du drapeau de la Bosnie-Herzégovine.
LT : « Oui, parce qu’il s’agit d’un symbole important. On voit à travers les trois différentes évolutions du logo certaines caractéristiques évoluer comme l’apparition de l’alphabet cyrillique ou de l’utilisation des deux termes différents, serbe et croate, pour désigner le jeu de football.
Quant au drapeau, comme pour celui du Kosovo, d’ailleurs, on voit aussi une évolution au fur et à mesure de la reconstruction du pays. Et on peut se poser la question de savoir dans quelle mesure les symboles utilisés sont-ils appropriés et dans quelle mesure les gens peuvent se l’approprier. Le drapeau que l’on trouvait au moment où la Bosnie a commencé à rejouer des matchs internationaux était un drapeau contenant entre autres des fleurs de lys et un écusson avec une bande blanche le tout sur fond blanc. Mais seuls les bosniaques s’y identifiaient. Pas les croates ou les serbes de Bosnie. Donc on a conçu un drapeau neutre avec le triangle pour la forme de la Bosnie, les couleurs de l’union européenne et des étoiles pour décorer. Celui du Kosovo a d’ailleurs été bâti sur le même modèle. Et même chose pour l’hymne bosnien qui n’a pas de paroles. Même si, lors des matchs de la sélection, les supporters chantaient un ancien hymne dont n’ont pas voulu les Croates et les Serbes dont l’air n’a rien à voir.
Donc le parallèle entre ces problèmes et ceux, quasi identiques, rencontrés pour la conception du logo de la fédération, viennent du même dilemme, à savoir la difficulté à trouver des symboles rassembleurs dans un pays aussi divisé.
Et c’est la même chose avec le Kosovo. Pendant longtemps, on n’y voyait que des drapeaux albanais et américains. Maintenant qu’ils ont une équipe nationale qui obtient de bons résultats, on commence à voir un peu plus ce nouveau drapeau. »
LDF : Au sujet de la reconstruction post-conflit, on a pu aussi constater que la criminalité organisée a mis les mains sur le football serbe. Notamment Arkan et ses proches.
LT : « Oui, même si, il faut le préciser, ce n’est pas propre à la Serbie. Après, quand un pays est frappé de sanctions internationales, l’empire de la combine et de la débrouille prend le pas sur la véritable économie. Quand des dirigeants de clubs voulaient vendre un joueur, les transferts bancaires à destination de la Serbie étaient interdits. Donc ils n’avaient pas trop le choix et se faisaient payer en valises de deutschemarks à la frontière.
Par ailleurs, quand un football est ruiné sur le plan économique, cela ouvre la voie à des dirigeants peu soucieux d’éthique, comme on peut en voir dans de nombreux pays. Or, les seuls actifs vendables des clubs, ce sont leurs joueurs. Après tout, vendre des footballeurs peut être un business lucratif comme un autre, le trafic de cigarettes, par exemple. Entre temps Arkan est devenu propriétaire d’Obilic (3). Et, après sa mort, Ceca, sa veuve a tout vendu et n’a rien reversé au club qui a coulé.
Par ailleurs, une autre source de magouilles, c’est le fait que les joueurs appartiennent souvent à leurs agents aujourd’hui. Donc en fait les clubs vendent des joueurs pour des sommes conséquentes mais n’encaissent quasiment rien parce que tout part dans les poches de l’agent. De fait, les clubs sont toujours ruinés. L’étoile rouge de Belgrade a récemment eu l’électricité coupée suite à des factures impayées. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si des agents comme Pini Zahavi ou Fali Ramadani prospèrent financièrement avec le marché des Balkans. On voit aussi d’ailleurs un autre phénomène, c’est celui de joueurs qui n’en ont pas forcément le niveau qui se retrouvent appelés en sélection nationale dans le simple but d’être mieux vendable. »
LDF : Vous concluez le livre sur un dernier fait qui peut paraître assez surprenant : c’est la rébellion des ultras du Dinamo Zagreb contre Franjo Tuđman (5), qu’ils avaient pourtant soutenu au moment de la montée des nationalismes, quand celui-ci décide de « croatiser » le nom du club en le transformant en Croatia Zagreb.
LT : « Je comprends que l’on puisse trouver cela paradoxal. Mais cela se comprend si l’on prend en compte la hiérarchie des allégeances des ultras. Il y a le pays, et le club. Dans un ordre ou dans l’autre.
Par ailleurs, dans la mesure où beaucoup d’entre eux se sont engagés dans la guerre au sein des forces croates, ils estiment que leur légitimité de nationalistes n’est pas discutable. Dans leur historiographie personnelle, les affrontements de Maksimir en 1990, c’est le début de la guerre. D’ailleurs, sur le monument hommage aux leurs morts à la guerre à l’entrée du stade, il est bien écrit « A la mémoire de ceux pour qui la guerre a commencé au Maksimir le 13 mai 1990… » Et dans la mémoire des Bad Blue Boys (groupe ultra du Dinamo, ndlr), c’est évidemment un passage très glorieux.
Donc, dans leur esprit, ils n’ont pas besoin de l’assentiment de Tudjman pour être de bons nationalistes. Et le Dinamo Zagreb, c’est leur club. Certes, le nom peut sonner comme un reliquat de l’époque communiste. Mais ils s’en foutent, c’est le leur. Ils ont voyagé pour le suivre, en ont défendu les couleurs… C’est à eux et certainement pas à un responsable politique quel qu’il soit. Et c’est un esprit que l’on retrouve chez quasiment tous les groupes ultras du monde. Les présidents passent, les joueurs passent, les entraîneurs passent, mais eux restent, donc c’est à eux. Donc ils estiment qu’on ne change pas de maillot, de logo ou de stade comme ça, sur la simple idée d’un dirigeant.
Donc c’est un paradoxe apparent, mais qui n’en est pas un si on essaie de comprendre ce que l’attachement à l’identité et les symboles du club représentent pour un supporter de football. En France, on a pu voir la même chose à Nantes récemment avec les protestations des supporters contre le nouveau logo ou le projet de changement de stade.
Par ailleurs, Tudjman était à la tête d’un régime dictatorial. Et, il existe, d’une manière générale, une tendance au rejet de l’autorité chez les groupes ultras. Et, comme on le disait tout à l’heure, dans les tribunes de stades, il existe un contrôle social moindre par rapport au reste de l’espace public. Cela permet une contestation qui ne serait pas forcément possible ailleurs. Les nationalistes, qu’ils soient croates ou serbes, en avaient d’ailleurs bien profité à la fin des années 1980 pour exposer leurs idées au grand jour. Donc après la guerre, à un moment où il était très difficile de critiquer le régime croate en place, Maksimir a servi de caisse de résonnance pour ces idées. »
(1) Pour le résumé des incidents de ce match, voir le résumé sur le site de la Grinta.
(2) Zeljko Raznatovic dit Arkan. Ancien truand devenu chef milicien nationaliste serbe. Sur le point d’être inculpé au moment de son assassinat en 2000, pour crimes contre l’humanité par le tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie, il n’a jamais pu être jugé.
(3) Life under fire on a Sarajevo street. Barbara Demick, 2012. Non traduit.
(4) Le FK Obilic Belgrade est un petit club racheté en 1995 par Arkan. Suite à une interdiction de l’UEFA d’inscrire le club en coupe d’Europe, il cède la présidence à sa femme Ceca.
Obilic, une équipe qui joue à l’enfer. Renaud Dely, Libération, 13 juin 2000.
(5) Proclamateur et premier président de la Croatie indépendante après la disparition de la Yougoslavie.