Des escapades rouge et noir
Médiapop éditions a pris le parti de réaliser des escapades dans bon nombre de clubs historiques français, aux quatre coins de l’hexagone. Les rouges et noirs du Stade rennais n’ont donc pu ...
Médiapop éditions a pris le parti de réaliser des escapades dans bon nombre de clubs historiques français, aux quatre coins de l’hexagone. Les rouges et noirs du Stade rennais n’ont donc pu échapper à la règle et Jacques Josse, écrivain à la plume affûtée, s’est fait un plaisir de pouvoir y glisser quelques mots. « Des escapades rouge et noir », tel est le titre de ce voyage dans les souvenirs de cet amoureux du club, nous partageant les débuts de cet amour naturel transmis par son père. Le livre est découpé en une dizaine de petits chapitres que l’on dévore comme le faisait si bien John Utaka côté Vilaine face à ses adversaires sans défense. Des textes qui semblent venir du cœur de l’auteur, qui n’hésite pas à nous faire entrer, non sans prudence, dans son intimité. Lors des moments de joie, sa plume s’emballe et les mots fleurissent, viennent tapisser notre esprit :
« Nul ne sait si ce jour fera date, s’il faudra, bientôt, le marquer d’une pierre blanche. En attendant, en ce samedi 27 avril 2019, il y a de la fébrilité dans l’air. Des mèches lentes, discrètement reliées entre elles, ne demandent qu’à s’enflammer. Invisibles à l’œil nu, elles patientent, à l’abri à l’intérieur des êtres, au travail, au bistrot, au bureau, dans les usines, les commerces, les quartiers, les rues, les bus, les rames du métro. Il suffirait d’un briquet, d’un zip, d’une mise à feu pour que les broussailles crépitent, pour que les murs s’illuminent, pour que l’intranquillité soit enfin levée et que les cœurs retrouvent leur légèreté. »
L’auteur nous amène avec lui dans sa passion, presque à distance. La puissance de la radio, des gens qu’il croise, qu’il observe. Nous déambulons dans la capitale bretonne au fil des mots, au fil de l’eau. Un livre avalé aussi vite que les deux bières commandées place de la mairie sous un grand soleil. 64 pages et c’est presque dommage. La mélancolie règne en maître dans cet ouvrage, où chacun peut s’y retrouver facilement, au détour d’une page qui nous parle tout bas. Au fur et à mesure que nous avançons avec l’auteur de ces lignes délicieuses, nous avons l’impression de marcher avec un ami, un collègue. Certainement une histoire, encore une, de lien en rouge et noir.
Critique par Jean-Félix Juguet