C’est l’époque du Grand Reims, du célèbre trio Kopa, Piantoni, Fontaine que les hommes vont voir jouer au stade Auguste-Delaune à cent kilomètres de chez eux. Elle, la fille, grandit auprès de ses frères, le petit Julien, déjà bon gardien de but, et Tanguy qui le forme avec leur père arbitre amateur. Dans les voitures en route vers le stade, aucune place pour elle. Alors elle écoute les captivants reportages à la radio. Elle imagine les dribbles de Kopa que le football a permis de sortir de la mine, retrace sa vie d’homme épris de justice. Elle sait que les qualités physiques des joueurs sont aussi qualités de coeur, d’esthétique, d’intelligence. Elle aime Piantoni, la classe. Et Delaune ? Ce jeune ouvrier sportif, résistant, mourut sous la torture en 1943. Plus tard, Julien formé par le Stade de Reims entame sa carrière et offre à sa soeur un maillot. Mais rien n’est jamais acquis aux footballeurs. Quand on entre de si près dans le jeu que le fait la narratrice, on en prend la mesure.