Remontada [critique]

Remontada. Le mot d’origine espagnole est sur toutes les lèvres des commentateurs depuis le fameux 6-1 de Barcelone face au PSG. Entrée dans le dictionnaire Larousse en 2021, il désigne une remontée de score inattendue permettant à l’équipe qui perd d’emporter la victoire dans un match de football alors qu’il y avait un grand écart de points entre les deux équipes. L’objectif de ce livre est de présenter aux lecteurs 20 matchs au cours desquels a eu lieu une Remontada — 20 matchs purement subjectifs (ndlr : le supporter monégasque que je suis est content de ne pas voir figurer la défaite 4-3 face à Bordeaux du 21 décembre 2008).

Il est à savoir que, dans l’avant-propos, l’auteur nous informe qu’il a sélectionné les rencontres où une équipe aura remonté 3 buts pour gagner. D’où une sélection particulière et subjective.

Vous me connaissez, je ne vais pas détailler l’ensemble des matchs évoqués dans cet ouvrage, car je préfère que les lecteurs aient la surprise. Sachez néanmoins que Chérif Ghemmour a su, pour notre plus grand plaisir, varier les compétitions et les décennies. Car si le terme Remontada vient d’entrer dans le dictionnaire, ces remontées fantastiques ne datent pas d’hier. Chérif Ghemmour commence d’ailleurs par la finale de la Coupe du monde 1954, désignée par lui-même comme l’exception qui confirme la règle : l’équipe gagnante n’ayant remonté que 2 buts pour s’offrir la victoire, la rencontre n’aurait pas dû figurer dans ce livre. Mais par l’intensité dramatique, l’enjeu et l’histoire entre ces deux nations — pour rappel, la Hongrie était invaincue depuis 30 matchs, championne olympique en titre et avait battu l’Allemagne de l’Ouest certes diminuée en poule sur le score de 8-3 —, l’incorporation du « Miracle de Berne » (ou du Malheur en fonction du camp dans lequel on se trouve) est totalement justifiée.

Sachez qu’à l’exception de cette finale 1954, il n’y a pas de surprise dans le choix des matchs. Mais l’auteur nous fait redécouvrir certaines rencontres, comme ce quart de finale de la Coupe du monde 1966 Portugal – Corée du Nord, ce match qualificatif pour l’Euro 1984 entre l’Espagne et Malte, ou bien encore ce 4e tour de League Cup de 2012 entre Arsenal et Reading. En ce qui concerne la France, les rencontres entre Marseille et Montpellier, et Barcelone et Paris sont bien évidemment de la partie.

Que dire sur ce livre ? Les photos sont très belles, les textes sont clairs et didactiques. Petit plus pour avoir mis les logos d’époque à chaque rencontre, ça renforce le côté historique de l’ouvrage. C’est ce que l’on attend de ce type d’ouvrages, qui s’adresse selon moi a un jeune lectorat qui découvre l’histoire de ce sport (ce n’est pas spécialement présenté comme cela par l’éditeur, mais je pense que c’est un beau cadeau pour un adolescent par exemple). J’aurais aimé une variation un peu plus forte dans la mise en page, un peu trop redondante.

Malgré un sujet qui ne m’emballait pas plus que ça lorsque je découvrais le livre, j’ai apprécié ma lecture. Sans révolutionner le genre, c’est un ouvrage efficace et agréable.

Chronique de @Donovan_VLMT