Une saison de Vérone
CRITIQUE Ecrivain, journaliste et professeur d'universités anglais ayant fait ses classes à Harvard et Cambridge, Tim Parks s'installe à 27 ans dans la ville de Vérone pour y faire sa vie. Féru ...
CRITIQUE
Ecrivain, journaliste et professeur d’universités anglais ayant fait ses classes à Harvard et Cambridge, Tim Parks s’installe à 27 ans dans la ville de Vérone pour y faire sa vie.
Féru de football, il se met alors à suivre l’équipe locale, le Hellas Vérone (le Chievo étant en 2e division à l’époque). Au départ, il se contente d’aller voir les matchs en compagnie de son fils, puis lors de la saison 2000-2001, il décide de faire tous les déplacements, histoire de s’intégrer un peu plus dans la vie des supporters de l’Hellas.
De son propre aveu, écrire ce livre est l’excuse qu’il a utilisée pour faire accepter tous ces déplacements à sa femme.
Parlant anglais et italien, Tim Parks découvre et nous fait découvrir tout au long du livre le patois local. C’est une véritable immersion dans le Nord de l’Italie des années 2000. Les supporters de l’Hellas ayant une réputation sulfureuse en ce temps-là (rustres, racistes…), l’auteur essaye avec ses yeux d’observateur extérieur, de comprendre ce qui peut justifier ces accusations.
Par sa profession, Tim Parks a eu accès à tout l’environnement du club, du car des supporters à l’avion des joueurs en passant par la cabine des commentateurs, de quoi comprendre au mieux le club et son fonctionnement.
Avis de la rédaction
Ecrit comme un journal de bord, rythmé par les matchs de Serie A, ce livre aborde – au-delà des comptes-rendus de match – une analyse des supporters de foot, des passionnés, et de comment le football peut les transformer, les transcender. A travers le récit de cet amateur de football devenu supporter d’un club très atypique, cet ouvrage met en exergue les relations entre les supporters, ceux qui vont au stade, ceux qui vont en déplacement, ceux qui se contentent de suivre de loin.
Dans ce livre, malheureusement plus disponible (éventuellement sur le marché de l’occasion, et encore, difficilement), l’auteur nous amène vers son sujet de prédilection : l’analyse de la société italienne et des comportements de ses contemporains.
Sur la forme, la lecture est assez difficile. Les morceaux en Italien (pour garder l’authenticité) se mêlant aux explications en Français, il faut être concentré pour ne pas perdre le fil.
Pour son seul ouvrage sur le football, Tim Parks nous propose en somme une véritable plongée dans le monde des tribunes sur fond d’analyse sociologique circonstancielle, une piqûre de rappel à ce qui nous unit, aux raisons qui nous font aimer ce football.
C’est un livre qu’on pourrait rapprocher du classique Carton Jaune de Nick Hornby qui propose quant à lui une plongée au coeur des supporters d’Arsenal.
Dans le même thème, on ne peut que vous recommander également le dyptique, en anglais, de Collin Schindler – fan de Manchester City pré-rachat : Manchester United ruined my life puis Manchester City ruined my life