Les plus grands managers du sport se confient
C'est une question que chaque manager ou futur manager s'est déjà posée un jour : comment parvenir à obtenir l'adhésion de ceux qui l'entourent ou qui vont l'entourer ? A travers plus de 30 ...
Critique
Qu’est-ce qu’être un manager de sport de haut niveau ? C’est finalement par cette question simple dans sa formulation mais multifacettes dans sa réponse que Philippe Rodier (accompagné de Baptiste Foriel et Emmanuel Touzot) essaie de répondre à travers vingt-deux entretiens de managers de divers sports.
Trois ans après sa réflexion visant à trouver L’entraîneur idéal, il a cette fois pris le parti de laisser la parole aux acteurs du management sportif de haut-niveau. Au travers des regards de spécialistes de seize disciplines différentes, y compris des disciplines pas forcément très médiatiques comme le e-sport ou le base-ball, les entretiens abordent toutes les facettes de l’encadrement des champions : techniques, psychologies, économiques, logistiques… L’ouvrage esquisse, chapitre après chapitre, l’ensemble des contraintes qui pèsent sur ces « cadres supérieurs » des « entreprises » du sport de haut niveau. Qu’il s’agisse de multinationales de haute technologie à plusieurs centaines de salariés comme une écurie de formule 1 appartenant à un grand constructeur ou de la petite structure artisanale mise en place autour d’un décathlonien, un judoka ou un biathlète, fussent-ils des légendes de leur discipline.
Le football n’est évidemment pas en reste, même si un seul entraîneur de football, Hervé Renard en l’occurrence, est interviewé. En revenant sur ses diverses expériences, qu’elles soient en club ou dans des sélections nationales, ce dernier revient, entre autres, sur les aspects tactiques et émotionnels de sa carrière. De plus, le livre débute avec le récit du « voyage » de Pep Guardiola. A savoir, le cheminement intellectuel qui l’a amené à l’entraîneur qu’il est aujourd’hui.
L’ouvrage est par ailleurs parsemé « d’escales », à savoir des entretiens avec des champions ou des agents (eux-mêmes étant des sortes de managers) qui permettent d’avoir des regards transverses sur le travail des coachs. On y retrouve d’ailleurs là aussi un footballeur en la personne de Robert Pirès.
Si l’intérêt purement footballistique de l’ouvrage est forcément limité au premier abord, les regards amenés par certains entraîneurs au sujet de problématiques diverses peuvent cependant éclairer le travail des entraîneurs de football sur ces mêmes problématiques. Comme par exemple le rôle d’un champion hors-normes comme Martin Fourcade au sein du collectif de l’équipe de France de Biathlon, quand bien même il s’agit d’un sport individuel.
Si le format questions-réponses sur pas loin de six-cents pages peut s’avérer légèrement indigeste en voulant lire le livre d’une traite, sa lecture peut se faire de manière plus étalée, les divers entretiens étant déconnectés les uns des autres.
Livre certes généraliste, Les grands managers du sport se confient est avant tout une mine conséquente d’informations permettant, pour un passionné de foot, de contextualiser le travail managérial et non technique des entraîneurs.