Je suis le président masqué
8 ans après Je suis le footballeur masqué, le retour d’unphénomène éditorial
« Je dois vous dire que je me suis bien amusé et que cela m’a rapporté un bon petit paquet. Je ne suis pas milliardaire mais j’ai de quoi assurer l’avenir de mes enfants. Certains diront que je n’ai pas toujours été réglo. Mais qui est réglo dans le football ? Jeune homme, j’avais apprécié la méthode Tapie lors de son retour à l’OM dans les années 2000 et vu les agents agglutinés comme des mouches autour du pot. Là, il y avait, croyez-moi, de l’oseille à la clé. Je me voyais bien agent, des commissions bien grasses, la Rolex Daytona en or au poignet et l’appartement avec terrasse sur le Larvotto à Monaco. Le sort en a décidé autrement. Je suis devenu manager sportif, à l’anglaise comme ils disaient autrefois, d’un club de milieu de tableau du centre de la France. Avec quelles compétences ? Aucune, j’avoue, mais j’avais pu faire deux ou trois bons coups comme coordinateur sportif, de quoi faire rêver avec le trading joueur. Il n’en faut pas plus, je vous jure, pour être dirigeant, d’autant que la veuve du propriétaire a fini par me laisser le club, lassée d’éponger les dettes et les larmes de crocodile des joueurs. Il m’a fallu un peu d’imagination, certes J’ai regardé mes aînés à l’oeuvre, avec un faible pour le petit père Aulas et du respect pour la maestria de Labrune. À la table de la Ligue, je me suis délicatement fondu dans la masse, pas très difficile tant les Caillot, Caïazzo ou Kita sont gonflés d’importance. J’avais en plus deux ou trois agents dans la poche et les fonds américains ont créé la demande. J’ai vendu. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu »