Primeira Bola [CRITIQUE]

CRITIQUE

Le Brésil, ce pays qui fait tant rêver les amateurs de foot. Garrincha, Pelé, Socrates, Ronaldo…

Mais connaît-on les origines du mythe ? Sait-on comment le football a pris corps dans ce pays situé à des milliers de kilomètres des racines anglaises du jeu ?

C’est cette histoire que propose de découvrir Marcelin Chamoin, plume historique du football auriverde chez Lucarne Opposée. Cette histoire, faite d’immigrants européens, de haute société brésilienne et de rivalité avec les voisins argentins et uruguayens.

Dans un style très factuel et journalistique (amateurs de prouesses stylistiques littéraires, passez votre chemin), l’auteur raconte comment ce pays encore très largement constitué d’immigrés européens a réussi d’abord à faire prendre la passion foot, se l’approprier et l’institutionnaliser. A travers la rivalité, toujours d’actualité, entre Rio de Janeiro et Sao Paulo et le combat des pionniers contre le professionnalisme, Marcelin Chamoin raconte aussi la genèse compliquée de la seleção. Cette équipe mythique qui deviendra la plus grande de l’histoire du football international. Il ouvre aussi le sujet des débuts du football international à l’échelle sud-américaine en racontant l’histoire du championnat sud-américain des nations qui deviendra, plus tard, la copa america.

Par ailleurs, le livre nuance certaines légendes qui collent au football brésilien vu d’Europe : son côté sport des pauvres et les débuts de ce qui deviendra le joga bonito, ce style brésilien qui, autant que les victoires, a forgé la légende des artistes en maillot jaune. Enfin, il permet de revenir sur le joueur incontournable de la période, le légendaire Arthur Friedenreich, ce métis aux origines allemandes qui fut la première star de jeu au Brésil.

Primeira Bola est un livre d’une lecture simple loin de l’épopée romanesque, mais sur un sujet finalement assez méconnu et qui a le mérite de nuancer bon nombre de clichés sur le Brésil et son football.

Critique par Didier Guibelin